dimanche 19 janvier 2014

Thomas Schütte et ses hommes surprenants, à la Fondation Beyeler, à Bâle
Thomas Schüttes überraschende (Ueber)menschen in der Baseler Fondation Beyeler

L'Allemand Thomas Schütte figure parmi les artistes les plus poignants  de sa génération! 
Né en 1954 à Oldenburg, l'homme ne recherche dans son oeuvre qu'une seule chose: un éclairage de la condition humaine. 
Il a fait les beaux-arts à Düsseldorf, et est resté y vivre. Schütte est bel et bien un artiste Allemand, qui a digéré artistiquement sa lourde histoire. 
Parlant histoire (de l'art), c'est un domaine qu'il connaît bien, et qu'il sait parfaitement utiliser pour ses créations, en transmettant un Rodin, un Henry Moore ou un Brancusi dans un environnement contemporain. Il y ajoute même une touche caricaturale à la Daumier!

La Fondation Beyeler a pris le pari risqué de programmer son œuvre. Le musée se concentre sur les sculptures en bronze de l'artiste, ses céramique, sans oublier le coté méconnu de son oeuvre, les aquarelles et les photos. 
Avec, en complément, son œuvre "les 4 fantômes" (2003), en libre accès pour le public.

Thomas Schütte ist mit Sicherheit einer der intensivsten Künstler seiner Generation. Der 1954 in Oldenburg geborene Bildhauer setzt sich unermüdlich mit einem Thema auseinander: la "conditio humana", die - vielseitige - Bedingung des Menschen.

 Die Fondation Beyeler präsentiert in ihrer Ausstellung figürliche Skulpturen aus Stahl, Bronze und Keramik, widmet sich aber auch seinen weniger bekannten Aquarellen und Photographien. Thomas Schütte erschafft seine Uebermenschen vollständig mit den Händen. Dadurch ergeben sich Köpfe und Körper, die durch ihre intensive Frische für einen angenehmen Ueberraschunbgseffekt sorgen, und so keinen Betrachter gefühllos lassen.

Als "Vorspeise" ergänzen seine vier Monumentalskulpturen "Vier grosse Geister" von 2003, die schon Wochen vorher in den öffentlichen Anlagen der Stadt für die passende Einstimmung sorgten, die ambitionierte Präsentation der Sammlung.
Noch bis 2. Februar 2014

Frauenkopf 2006

Koepfe -Têtes
Geister - Fantômes
Krieger 2007 - Guerriers


mardi 31 décembre 2013

Nils-Udo "l'architecte de la nature": une exposition montre ses "radeaux magiques" à Clermont
Die magischen Floss-Räder des Nils-Udo in Clermont


Nils-Udo, artiste Allemand, né en 1937 en Bavière, s'intéresse de très près aux mouvements perpétuels et magiques qu'offrent les organismes de notre terre.
Il est l'un des pionniers dans le domaine des "arts dans la nature", nature avec laquelle il interagit.
Commençant sa carrière de façon "classique" par la peinture, il s'est rapidement adonné à la photographie, à partir des installations qu'il fond complètement dans le paysage. 
Ses réalisations se font "nids", "autels" ou "maisons d'eau" sous ses doigts. Il les photographie ensuite à leur plus haut point d'intensité, avant de les rendre à la terre, où elles subissent l'érosion du temps.
C'est la quatrième fois que Nils-Udo est présenté dans une exposition personnelle en France. 
La Galerie Claire Gastaud à Clermont a tissé un lien étroit avec lui depuis 2001. 
Cette année, les deux partenaires ont choisi de montrer sa nouvelle série "Radeau d'Automne".
Lors de sa première visite dans la vallée de la Creuse en 2009, Nils-Udo a été profondément impressionné par les teintes et relief de ces paysages. Il a décidé d'y réaliser une installation monumentale en 2012.
Ses 10 photographies de grand format (7 mètres de long et 4 mètres de haut) sont proposées jusqu'au 25 janvier 2014.

Er ist unaufhörlich auf der Suche. Nils-Udo scheint magisch besessen, die versteckten Schönheiten der Natur zu finden... und sie auf seine Weise zu manupulieren. Man könnte auch sagen: er verschönt total unansehnliche Natur, oder eröffnet glatt übersehene Orte!
Nils-Udo, geboren 1937 im bayerischen Städtchen Lauf, prägte als einer der Ersten eine Kunstform, hundertprozentig biologisch korrekt: Landschaftsskulpteur. Begonnen hat seine Karriere klassisch mit der Malerei: Studium an der Akademie in Nürnberg, Aufenthalt in Paris... Ab 1972 gewann seine Neigung zum "Architekten unserer Erde" die Oberhand. Die vom Künstler auserwählten Orte erwachen unter den Händen Nils-Udos zu neuem Leben, werden zu Nestern, Altären, Wasserhäusern... Nils-Udo verewigt sie mit seiner Kamera, und überlässt sie danach der natürlichen Gewalt - bis zur Verrottung.
Er ist zum vierten Mal in Frankreich präsent mit einer Einzelausstellung. In Clermont hat die Galerie Claire Gastaud Blut geleckt, und lädt Nils-Udo seit 2001 wiederholt ein. Heuer zeigt sie zehn Photos seiner "Herbst-Floss-Räder-Serie", entstanden aus seinem Besuch im Tal der Creuse im Jahr 2009. Nils-Udo entdeckte hier - in dieser relativ "vergessenen" Ecke Frankreichs - eine überraschende Farbpalette und ein Relief, das ihn zu einer monumentalen Installation reizte. Die hiesige Stadtverwaltung von Clermont (und der Creuse) ermöglichten - offenen Ohres - das Projekt. Und die Magie funkt, wie immer bei Nils-Udo! Zu sehen sind seine überdimensionalen Photos noch bis 25. Januar in Clermont.  

Nils-Udo, Radeau d'automne 1, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 2, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 3, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 4, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas,  Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 5, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 6, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 7, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 8, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 9, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

Nils-Udo, Radeau d'automne 10, branches de châtaigniers écorcées, troncs de sapin Douglas, Vallée de la Creuse 2012, Courtesy galerie Claire Gastaud

samedi 21 décembre 2013

Alice au "pays des merveilles": Alice Renavand est la 10ème "Etoile" (féminine) de l'Opéra de Paris.
Ein Weihnachts-Sterntaler: Alice Renavand wird Etoile am Ballett der Pariser Oper!

"....et les étoiles du ciel se mirent à tomber, et par terre se changeaient en beaux ducats reluisants..et la jeune fille les ramassait ..et fût riche.."
Si ce n'est pas digne des fêtes.... Comme dans le conte des frères Grimm ("Les ducats tombés du ciel - La fille aux étoiles d'or"), l'Opéra de Paris a décidé de finir l'année en beauté - en nommant Etoile, Alice Renavand.
Une étoile longiligne et gracieuse, aux traits asiatiques, issue de la maison mère, qui a maintenant 33 ans...
Rester sagement chez ses parents, en écoutant bien leurs conseils, ça paie!

Alice Renavand a donc bien fait. Elle est entrée à l'âge de 10 ans à l'Ecole de l'Opéra. 
Persévérante, elle y a grimpé tous les étages...jusqu'à à sa nomination de Première danseuse en 2012. 
La belle Alice a très tôt montré l'allure d'une étoile, surtout dans les registres néo-classique et moderne.
La voilà au sommet, au milieu des neuf autres étoiles féminines. Mérité!

Hier, les 1900 spectateurs de la représentation du "Parc" d'Angelin Preljocaj, ont donc eu deux cadeaux de Noël: assister au spectacle (ce qui n'est pas une mince affaire à 4 jours des fêtes...), et avoir la primeur de la nomination de cette danseuse talentueuse. Félicitations lumineuses!

"...und da fielen die Sterne vom Himmel...und das Mädchen sammelte sie alle ein , und war reich das ganze Leben..."
Die Pariser Oper weiss, wie man die festlichste Zeit des Jahres noch um einen Tick bereichert. Die Direktion des Balletts hing gestern schnell noch einen Stern an ihren Baum: nach der Vorstellung von Angelin Preljocajs Ballett "Der Park" im Palais Garnier wurde die Tänzerin Alice Renavand zur neuen Etoile. Sie ist somit die derzeit zehnte "besternte weibliche Solistin " im Haus.
A propos Haus: die 33-jährige anmutige Halbasiatin Alice ist ein Ziehkind der Oper. Mit zehn schaffte sie die Aufnahme an der staatlichen Schule der Opéra de Paris, und ertanzte sich alle Etappen bis zur ersten Tänzerin im Profi-Ensemble (2012). Ausdauernde Treue zum Haus, Begabung und ungeheuere Bühnen-Präsenz machten sich in ihrem Fall bezahlt. Zu sehen war dies vorallem im neoklassischen und modernen Repertoire, von William Forsythe bis Pina Bausch.
Die 1900 Zuschauer gestern in der Pariser Oper bekamen ein doppeltes Geschenk: sie genossen einen schönen Ballettabend (als glückliche Besitzer einer Karte...nicht unbedingt selbstverständlich in der ausverkauften Festzeit) und  erlebten einen zu Tränen gerührten neuen Stern. Glückwunsch!

Alice Renavand dans le ballet de William Forsythe "In the Middle, Somewhat Elevated" (Opéra de Paris)

Alice Renavand et Josua Hoffalt, Opéra national de Paris-L'anatomie de la sensation

Alice Renavand - Aurelien Houette







dimanche 15 décembre 2013

Prince cherche Princesse! "La Belle aux Bois dormant" à l'Opéra de Paris!
Prinz sucht Prinzessin! "Dornröschen"-Wiederaufnahme des Pariser Opernballetts

C'est le retour d'une production de superlatifs, et le must des fêtes de fin d'année!
Le Ballet de l'Opéra de Paris reprend, après neuf ans d'absence, "La Belle aux bois dormant" sur la scène de l'Opéra Bastille.
Et c'est une étoile récemment couronnée, en mars cette année à 35 ans, qui danse pour la première fois la princesse Aurora, le rôle titre, : l'italienne Eleonora Abbagnato.
Quelle lourde tâche, que celle de passer après les étoiles qui ont brillé dans ce rôle, concocté avec toute la raffinesse d'un Rudolf Noureev. 
Noureev a crée quatre "Belles": à Milan, à Londres, à Vienne - et à Paris. C'est la production de 1989, - presque 100 ans après sa création par Marius Petipa (en 1890) - qui prend un nouveau souffle...
Et la belle Eleonora a de quoi trembler devant un tel rôle... 
D'autant plus que, face aux décors et costumes fastueux, et au nombre important de danseurs et autres figurants, agissant en même temps sur la scène, il faut savoir son sang froid et sa concentration. 
Sans parler de la durée. Là aussi, version super longue - en commençant par un prologue bavard de la taille d'un acte, suivi par trois actes boulimiques en rêves et fêtes...
On voit encore un peu le stress d'une débutante en "Belle". On voit aussi un partenaire aidant et d'allure sublime, (Mathieu Ganio en prince), puis deux oiseaux bleus (Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann) prêts s'envoler- et surtout un corps de ballet très inspiré!
La magie opère, malgré les difficultés! Et on se laisse bercer par les doux airs de Tchaikovsky...

Es ist die Rückkehr einer Produktion der Superlative! "Dornröschen" - das vielleicht festlichste aller Ballette - perfekt für die feierliche Zeit zum Jahresende. Das Pariser Opernballett nimmt das Märchen von Prinzessin Aurora nach neun Jahren Pause wieder in ihren Spielplan. Auf der Bühne der Opéra Bastille debutiert eine frischgekrönte "Etoile" (seit März) als Aurora, die 35jährige Italienerin Eleonora Abbagnato. Keine leichte Aufgabe, sich in die Höhen der ganz grossen Tänzer-Namen zu hiefen, die diese Figur verewigten ... in der Choreograhie eines inspirierten Rudolf Nurejew. Dornröschen, das Tanz-Märchen schlechthin, erfunden von Marius Petipa im Jahre 1980 zur glühenden Musik von Tschaikowky. Dornröschen, insgesamt viermal weitergedacht von Nurejew: in Mailand, in Wien , in London...und 1989 in Paris. Ebenjene Version wurde nun aus dem Pariser Tanzfundus geholt: eine "Ueber"-Produktion mit einer nicht zu überbietenden Anhäufung von Dekor, Kostümen, Statisten und ...Tänzern! Dazu kommt noch die Kleinigkeit der Zeiteinheit: ein geschwätziges Vorspiel von der Dauer eines ganzen Aktes, plus drei voluminöse Akte. Wenn das keine Probe für Anfängerlampenfieber und körperliches Durchhaltevermögen ist. Eleonora Abbagnato hat die Probe bestanden, aber mit sichtlicher Anspannung und ungewohnten Ungereimtheiten. Da ist ein versierter Partner, wie Mathieu Ganio als Prinz, eine rettende Hilfe. Ein Prinz, der nobler und technisch besser nicht sein kann. A propos Technik: die "Variation der Blauen Vögel" - ein Publikumsrenner - scheint förmlich abzufliegen (bravo Myriam Oud-Braham und Mathias Heymann).
Und so nimmt man die noch unsichere Titelbesetzung zur Seite, und lässt sich mitreissen von einem sehr inspirierten Corps de Ballet...und der immer gefühlsschwangeren Musik von Tschaikowky...
jusqu'au 4 janvier / bis 4. Januar 2014 

Eleonora Abbagnato et Mathieu Ganio
Mathias Heymann
Mathias Heymann et Myriam Ould Braham

Rudolf Noureev et Veronica Tennant 1972


















jeudi 5 décembre 2013

Lucinda Childs est honorée par le Centre National de la Danse ... à l'écrit!
Eben erschienen: eine Monographie über die Choréographin Lucinda Childs!

Alors que les grands noms de la danse moderne Américaine s'effacent un à un (Merce Cunningham disparu, Trisha Brown malade et dans l'impossibilité de créer...), reste au moins ...  Lucinda Childs.
Encore que ce ne soit qu'à l'écrit, avec un nouveau récit sur cet art fragile qu'est la Danse.
Une toute première monographie sur elle, vient de paraître aux Éditions du Centre National de la Danse. Il était temps!
Alors même que ce Centre National de la Danse de Paris est en plein bouleversement administratif (la chorégraphe Mathilde Monnier vient d'être nommée à la direction "in extremis"), il est bienvenue d'avoir son associée à une telle chorégraphe.

Lucinda Childs, belle, élégante et toujours jeune à 73 ans, est une femme à part dans le domaine du mouvement.
Minimaliste, répétitive, hyper musicale, voilà trois mots qui collent à la peau de la chorégraphe Américaine. Ce que Lucinda Childs a appris entre autre de Merce Cunningham, dans un New York experimental des années 60, se traduit chez elle par une l'audace, une envie d'aller encore plus loin...surtout dans la précision musicale.
"C'est tellement rare de trouver un danseur qui sait compter", disait Robert Wilson.
Lucinda Childs sait compter. Ce n'est pas par hasard que le chemin des ces deux danseurs et créateurs se croisent.
Après les années au sein du Judson Dance Theater, sorte de "Nouvelle Vague" de la danse contemporaine New Yorkaise, et la fondation de sa propre compagnie de danse (en 1973), Lucinda Childs poursuit sa voie.
Elle crée la surprise qui hypnotise (encore aujourd'hui) le public et la critique: en 1976, elle participe avec Robert Wilson à la création de "Einstein on the Beach" sur une musique de Philip Glass.
Le nom Lucinda Childs est associé au succès!
Des nombreuses compagnies internationales lui commandent des oeuvres.
A Paris, elle participe avec Michel Piccoli à l'adaptation de "la Maladie de la mort" de Marguerite Duras (en 1996, dans une mise en scène de son fidèle compagnon de route, Robert Wilson).
Lucinda maintient également un lien très fort avec le danseur et chorégraphe Mikhaïl Barychnikov.
En 2006, elle crée pour lui, "Chalcony" de Benjamin Britten.
Ovationné dans le monde entier, l'Américaine à toujours adoré venir, ou travailler en France.
Patrick Bensard, au sein de la Cinémathèque de la Danse, lui a consacré un très beau et juste documentaire en 2006.

In einer Zeit, in der die ModernDance-Grössen Amerikas rar werden - Merce Cunningham tot, Trisha Brown durch etliche Schlaganfälle in der choreographischen Endphase - erscheint ein Name wieder (wenn auch nur als Buch): Lucinda Childs. Das Pariser Centre National de la Danse veröffentlichte vor wenigen Tagen eine Monographie der amerikanischen Tanzkollegin Trisha Browns - eine allererste französische Ausgabe. Nach etlichen Monaten administrativer Querelen innerhalb der renommierten, stark geförderten Ausbildungsstätte - mit Mathilde Monnier als zukünftige Direktorin - wurde es Zeit für einen gewichtigen Namen in der Auslage. Lucinda Childs.
Lucinda Childs, elegant und schön auch noch mit ihren 73 Jahren, steht und stand immer als Ausnahmeerscheinung auf der Bühne. Ebenso als Choreographin. Minimalistisch, repetitiv, hochmusikalisch - drei Prädikate, die ihre künstlerische Laufbahn definieren. Denn, was die junge Tänzerin u. a. bei Merce Cunningham erlernt hatte (im experimentellen New York der sechziger Jahre), führte sie in ihrer eigenen
Compagnie (seit 1973) - über einen Umweg als Mitglied des Judson Dance Theater - noch einen Schritt weiter. "Es ist so selten, dass Tänzer richtig genau zählen können", bekannte der Regisseur Robert Wilson vor Jahren. Lucinda Childs gehört zu dieser Sorte. Kein Zufall also, dass sich die Wege der beiden kreuzten.
1976 entstand ein Werk, aus dieser musikalischen Präzision, gleich einem Schweizer Hightech-Uhrwerk, das heute noch das Publikum (und die Fachleute) hypnotisiert: "Einstein on the Beach", geschaffen von Robert Wilson und Lucinda Childs zu minimalistischen Kompositionen von Philip Glass.
Aus der experimentellen zeitgenössischen Tänzerin und Choreographin Lucinda Childs wird ab diesem Moment ein Weltstar.
International gefragt, tanzen etliche ihrer Stücke auf den Tanzbühnen von Berlin bis Paris. Paris wird die Stadt, die ihr neben den USA am nächsten ist. 1996 ist sie neben Michel Piccoli an Robert Wilsons Adaptation von Margerite Duras Roman "Die Krankheit Tod" beteiligt. Wilson, der ewige Freund. Für den Tänzer-Kollegen Mikhaïl Barychnikov, ein weiterer langjähriger Wegbegleiter, choreographiert Lucinda Childs 2006 "Chalcony" von Benjamin Britten.
Patrick Bensard, Direktor der Pariser Cinemathéque de la Danse, würdigte ihre Treue zu Frankreich in einem exzellenten Film (2006).

"Lucinda Childs - Temps/danse" de Corinne Rondeau
Editions du Centre National de la Danse, Paris 



Lucinda Childs dans Patio, 1977

An Evening with Lucinda Childs

Einstein on the Beach

Available Light

Lucinda Childs dans Available Light

"Dance" at the Walker Art Center


Dance 2011


SONGS FROM BEFORE de Lucinda Childs. Ballet du Rhin.

SONGS FROM BEFORE de Lucinda Childs. Ballet du Rhin.

mardi 26 novembre 2013

La compagnie de danse butô "Dairakudakan" de retour à Paris: émouvant Maro Akaji!
Die Butoh-Tanzgrösse Dairakudakan ist wieder in Paris: mit einem ergreifenden Maro Akaji!

C'est le retour d'un jeune vieillard de 70 ans!
Après avoir fêté cet été les 40 ans d'existence du groupe (à Montpellier Danse), le japonais Dairakudakan fait une halte à la Maison du Japon à Paris, avec deux spectacles.
Dans la valise, les 24 danseurs amènent l'âme de leur histoire glorieuse, le toujours surprenant Maître et fondateur Maro Akaji.

Il est au cœur de l'œuvre "Symphonie M".
M pour Mahler, puisque c'est sa 5ème symphonie qui donne le fond de la pièce. Mais aussi - selon les paroles du maître - Mad (fou) ou Man (homme) ou Mu (vide)...
Sur des airs immortalisés par le film "Mort à Venise"(de Visconti), Maro Akaji, chorégraphe également de la pièce, bat des bras, tels les ailes d'un cygne entre la vie et la mort.
C'est doux, calme, apaisant.
Alternant de courts extraits musicaux et un silence profond, Akaji offre un monologue aux spectateurs, l'histoire de sa vie.
Vêtu d'une énorme perruque, en robe longue blanche, la mariée meurt...dépasse les portes de l'existence sur terre.
Toute l'âme du butô est là, vibrant! Cette danse des ténèbres, qui se nourrit de chaque individu, prenant sa geste personnelle et sa quête existentielle - jusqu'aux extrêmes...
Ce n'est ne pas par hasard, que le mouvement est né aux Japon, ce pays de tous les contrastes: la pure tradition et la vie follement décalée.
Puis il y a le bouddhisme.
A la base du butô en général, et en particulier dans "Symphonie M", qui est relaté aux "livre des morts tibétain". Ce texte décrit les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période qui s'étend de la mort à la renaissance. Akaji résume: "c'est presque un manuel - il détaille les 49 jours nécessaires pour atteindre la nouvelle vie...on est donc, même après la mort en train de galérer!"

Ce sens de l'autodérision et son humeur torride et dévastant font sa marque, et la renommée de Maro Akaji.

Né en 1943 à Nara, il est passé par le théâtre underground des années 60 pour arriver, par hasard, à la danse des mort-vivants, le butô.
Influencé par son maître Tatsumi Hijikata, et le grand Kazuo Ohno, il crée son propre groupe en 1972 - le Dairakudakan ("le grand vaisseau du chameau").
De ce vaisseau inclassable sont nés les plus grands: Ushio Amagatsu (qui fondera Sankai Juku), Carlotta Ikeda et Ko Murobushi.
Akaji, avec son allure "yakuza surnaturel" , sera - en dehors du succès du groupe- immortalisé dans plus de 70 films (Suzuki, Kitano, Tarantino...)

Sa performance ne laisse guère indiffèrent. L'émotion dans la salle est palpable, jusqu'au larmes.
Car l'homme ne joue pas, il vit son histoire. Il se dépasse, et dépasse le kitsch de son déguisement.
"Pendant 41 ans, j'ai eu l'impression de jouer comme un gamin, sans que la nuit tombe...et qu'on m'oblige à arrêter..."

Die Rückkehr eines Siebzigjährigen...
Diesen Sommer feierte er das 40ste Bestehungsjahr seiner Gruppe Dairakudakan, im Tanzfestival von Montpellier - jetzt macht die derzeit aufregendste Butoh-Compagnie einen kurzen Halt in Paris, mit zwei neuen Produktionen. Mit im Gepäck der 24köpfigen Truppe: ihr magnetisierender Meister und Gründer - Maro Akaji.
Maro Akaji steht selbst auf der Bühne des elitären Pariser "Maison du Japon". In seinem Stück "Symphonie M", ebenfalls von ihm choreographiert. M für Mahler, aber auch für Mad (verrückt), Man (Mensch) oder Mu (japanisch "leer")... Zu den schluchzenden Tönen der 5. Symphonie des Komponisten (verewigt in Viscontis Film "Tod in Venedig"), schlägt der Tänzer Maro Akaji seine greisen, dürren Arme in die Luft - vogelgleich - ganz ruhig, langsam, entschieden ....er scheint abzuheben in eine höhere Sphäre. Es ist eine beruhigende Reise, kein Kampf. Sein weissgekleideter magerer Tänzerkörper schwingt auf der Linie zwischen Gegenwart und einer unsichtbaren, weiteren Existenz. Maro Akaji schenkt seinem Publikum in diesem Monolog die Geschichte seines Lebens. Nicht trauernd, sondern irr-witzig verrückt bis in die Spitzen seiner übergrossen Perrücke.
Akaji ist hier mitten im Kern des Butoh. Butoh, der Tanz der Unterwelt, der kein Theater spielt, sondern von seinen Mitgliedern extremsten persönlichen Einsatz verlangt - körperlich und seelisch. Es ist kein Zufall, dass diese Tanzform in Japan entstand, im Land zwischen puristischer Tradition und verrückester Egozentrik. Der Buddhismus spielt im täglichen Leben Japans eine grosse Rolle, so auch im Butoh. In "Symphonie M" steht eine Variante im Hintergrund, das "Totenbuch Tibets". Maro Akaji interpretiert seinen Inhalt bewusst nicht esoterisch, sondern mit seiner ganz eigenen schillernden Sprache: "Es ist fast ein technisches Handbuch, mit 49 Stationen, die durchlaufen werden müssen, von einem Leben zum nächsten. Sogar nach dem Tod muss man sich also noch anstrengen..!."
Es ist ebendieser torride Humor, das Markenzeichen des Japaners - und die Basis seiner Stücke.
Maro Akaji, geboren 1943 in Nara, kam durch Zufall zum Butoh, über seine Ausbildung im Underground-Theater - im Japan der sechziger Jahre. Sein Lehrer war der vielleicht bis heute wichtigste Vertreter dieser Tanzform: Tatsumi Hijikata. 1972 gründet Akaji seine eigene Gruppe, Dairakudakan ("das grosse Raumschiff des Kamels"). Aus diesem skurrilen Schiff kommen später die heute wichtigsten Butoh-Tänzer: Ushio Amagatsu (und seine international renommierte Truppe Sankai Juku), Carlotta Ikeda und Ko Murobushi.  Maro Akaji verewigt seinen ausgefallenen Stil und sein dandyhaftes Gaunergesicht zusätzlich in mehr als 70 Filmen (von Suzuki, Kitano bis Tarantino...).
Warum dieser Erfolg, warum ergreifen seine Stücke? Vielleicht, weil Maro Akaji zu jener Sorte Darsteller gehört, die die Ehrlichkeit suchen - über die kitschig-ausgestattete Oberfläche hinaus...
Sein Schlusswort: "41 Jahre lang amusierte ich mich, wie ein kleiner Junge, in der Sonne...wer weiss, wann die Nacht heranbricht..."